samedi, janvier 28, 2017

"Un mousquetaire travesti en civil"

C'est ainsi que Lucien Descaves, de l'Académie Goncourt surnommait Zo d'Axa
alias Charles Léandre, (1862-1934) en raison de "sa barbe rousse taillée en pointe", et sans doute pour ses traits acérés de caricaturiste bataillant contre le conformisme et les injustices de son époque:

"il mène  campagne contre les bagnes d'enfants, la vénalité de la presse, la peine de mort et prône l'amour libre






     Invité par Arsène Alexandre, co-fondateur de la revue le Rire, à s'exprimer dans une série de doubles pages, il se fait remarquer par son sens du ridicule et son irrévérence: une caricature de  la reine Victoria à l'occasion de son jubilé fait scandale !


     Il a également réalisé des portraits-charges pour le Figaro, l'Assiette au beurre, la Baïonnette, avec pour confrères Forain, Steinlen, Willette,.
Il a aussi élaboré des caricatures en volumes-rappelant  le travail de Daumier- réalisées dans des matériaux fragiles comme le plâtre ou le papier mâché, n'étant pas faites pour être montrées.

     Le musée de Vire possède un fonds Léandre  très riche (225 oeuvres et objets ). 
En effet, Charles Léandre qui avait des liens avec la ville de Vire, par son beau-frère, avait, en 1908, offert au musée deux oeuvres, détruites, tout comme l'ensemble des collections  lors du débarquement.
Dès 1964, des contacts avaient été établis entre le conservateur du musée et la nièce de Charles Léandre, aboutissant en mai 1968 à l'acquisition du fonds d'atelier, un ensemble considérable augmenté au fil des ans.

Les carnets de croquis sous vitrines sont un vrai régal: on aimerait pouvoir les feuilleter!



Charles Léandre ne s'est pas limité au dessin caricatural, 

Sa formation artistique est solide: étudiant dans l'atelier du peintre Emile Blin en 1878, admis à l'école des Beaux-Arts en 1880,  participant au Salon dès 1881, élève d'Alexandre Cabanel en1883, reçu professeur de dessin de la ville de Paris, il obtient en 1888 une mention honorable au Salon des Artistes français (section peinture), mais échoue au Prix de Rome en 1885 et en 1890.
En 1921 il reçoit la médaille d'honneur au Salon des Artistes français (section gravure)

Il s'est également intéressé à la lithographie dès 1896, créant affiches, menus et programmes pour les cabarets montmartrois, dont le célèbre Chat Noir.

De nombreux romans de grands auteurs du XIXème siècle ont été illustrés par ses soins: Facino cane, d'Honoré de Balzac, Scènes de la vie de Bohème d'Henri Murger, Madame Bovary, de Gustave Flaubert.



     Lorsqu'il délaisse Paris pour retrouver la Normandie (né à Champsecret dans l'Orne, il séjournera dans la maison familiale de la Minerie), il portraiturera les membre de sa famille, les vieillards et les paysannes, utilisant les techniques du fusain, de la gouache et du pastel, sa maîtrise en ce domaine révèle l'influence de Cabanel.

   L'espace Charles Léandre, à Condé sur Noireau fait le tour du talent de cet artiste et permet de compléter la visite des salles du musée de Vire qui lui sont consacrées.





Source: brochure Charles Léandre, la collection viroise, musée de Vire 2009
Musée Charles Léandre  à Condé/Noireau

http://www.universalis.fr/encyclopedie/charles-leandre/

mardi, janvier 24, 2017

jeudi, janvier 19, 2017

Normandie romantique

au musée de Vire,
vue par 


Acquisition de deux tableaux de Paul Huet (1803-1869), Lever de soleil par temps de givre et La vie de château, septième des huit panneaux qui ornaient la demeure d’un manufacturier virois.

"il mêle - écrivait Théophile Gautier - les tristesses de l'âme aux tristesses des choses, la nature semble souffrir et se plaindre de quelques plaintes secrètes"




"Légèreté, richesse et fraîcheur... composition amoureusement poétique", selon  Baudelaire, sont les qualités des tableaux de ce peintre.


"Huet est aussi le premier paysagiste dont le naturalisme total, utilisé comme une méthode d'introspection, s'unit à la ferveur romantique." cf lien sur Paul Huet,   ..........................................................................................................

                                      Romantique? Naturaliste?

     Une salle du musée de Vire présente une exposition de costumes normands consacrée au tablier, qui n'est pas simplement une pièce utilitaire, mais aussi un enjeu de coquetterie porté par les dames élégantes, du XVIII ème à la fin du XIXème siècle.





  
 
 Sur le panneau de gauche de l'ensemble peint par Paul Huet,  une riche fermière montée sur un âne, arbore une coiffe majestueuse, un corsage blanc, une jupe de soie, ou de taffetas  semblables aux pièces vestimentaires exposées dans la galerie.











samedi, janvier 14, 2017

Hortus conclusus


Rien n'est plus doux aussi que de s'en revenir
Comme après de longs ans d'absence,
Que de s'en revenir
Par le chemin du souvenir
Fleuri de lys d'innocence
Au jardin de l'Enfance.

Au jardin clos, scellé, dans le jardin muet
D'où s'enfuirent les gaîtés franches,
Notre jardin muet,
Et la danse du menuet
Qu'autrefois menaient sous branches
Nos soeurs en robes blanches.

Nellie Mulligan 

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En plein hiver, il est agréable de revoir les photos d'une saison estivale évanouie, et d'y revivre, en quelque sorte.

Le  jardin clos
jardin d'agrément du château de Falaise) est aménagé  en Jardin médiéval  .


Les passeroses tranchaient joliment  sur  la silhouette massive du donjon et sur celle de la tour 
 cubique.

Du fouillis de verdure bordant les jardinières, un lapin ( "conil" en ancien français) est sorti, si vif 
qu'il a échappé à mon objectif.
Il ne m'en reste en mémoire que l'image fugitive.




"Sur les miniatures du XIV ème et même du XV ème siècle, on voit, en une cour fermée, une dame assise:
au-delà du mur, l'immensité de la campagne; en deçà, quelques parterres de fleurs, plantés de grandes jardinières formées par quatre murettes et très surélevées, presque à hauteur des genoux de la dame. 
D'autres parterres semblables bordent la muraille, sans la dissimuler. 



Le plus souvent, une fontaine ou un puits surmonté d'un pavillon ouvragé et dont l'architecture se fait de plus en plus complexe à mesure que l'on avance dans le temps. 
Parfois, le long d'un côté de l'enclos- que l'on appelle "le courtil"- s'étend une longue treille couverte d'une armature cintrée.
On n'ignorait pas non plus l'art de plier des essences comme le tilleul à former des allées couverteset des promenoirs de verdure.
Les rosiers grimpants sont montés sur des armatures en forme de roue.
Ces motifs sont répétés à satiété chez les maîtres de la peinture française ou flamande".




"La première partie du Roman de la Rose décrit, sans doute dans les  premières années du XIII ème siècle, un "verger"dont la beauté et la complexité témoignent en faveur des jardiniers contemporains.
Le verger de "Déduit" (ainsi s'appelait le maître du clos) est entièrement entouré de hauts murs, et l'on n'y entre que par un étroit guichet. 
Passé le guichet, on suit une sente "pleine de fenouil et de menthe", et l'on parvient en un "réduit", où  se tient le seigneur.
Ce réduit est un pavillon de verdure, une véritable pergola à l'antique"

Pierre Grimal, L'art des jardins , Que sais-je ? 





Chanson anonyme 


L'Amour de moy...

refrain
L'amour de moy s'y est enclose
Dedans un joli jardinet
Où croît la rose et le muguet
Et aussi fait la passerose

Ce jardin est bel et plaisant
Il est garni de toutes flours
On y prend son ébattement
Autant la nuit comme le jour

Refrain

Hélas ! Il n'est si douce chose
Que de ce doux rossignolet
Qui chante au soir, au matinet
Quand il est las, il se repose

Refrain

Je la vis l'autre jour, cueillir
La violette en un vert pré
La plus belle qu'oncques je vis
Et la plus plaisante à mon gré

Refrain

Je la regardai une pose
Elle était blanche comme lait
Et douce comme un agnelet
Et vermeillette comme rose

L'amour de moy s'y est enclose
Dedans un joli jardinet
Où croît la rose et le muguet
Et aussi fait la passerose*.

*synonyme régional de rose trémière
Lien personnel ici /Roses trémières

Chanson interprétée par Jacques Douai ici 


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http://www.chateau-guillaume-leconquerant.fr/web/service_educatif_documentation_college.php



mardi, janvier 10, 2017

Sur un éperon rocheux

     Au confluent des deux vallées de l'Ante et du Marescot, Falaise, au moyen âge,  cité prospère de 3000 ou 4000 personnes, a vu naître Guillaume le Conquérant, futur roi d'Angleterre.



     Peu de traces subsistent du donjon de Guillaume.
     La construction du plus ancien bâtiment constituant la place-forte de la haute cour  (1123) est due à Henri 1er dit Beauclerc, dernier fils de Guillaume.




     Devenu roi d'Angleterre, Henri 1er rénova le château familial selon les principes des forteresses anglaises: plan carré, partition par étage, aménagements résidentiels seigneuriaux, accès défendu par un escalier menant à l'étage muni d'un avant-corps.


     Le grand donjon de Falaise est un édifice typiquement anglo-normand.


     Pour commémorer la bataille d'Hastings (14 octobre 1066), de nombreuses fêtes avec reconstitutions, joutes, bals, ont égayé toute la Normandie en 2016.
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http://www.chateau-guillaume-leconquerant.fr/web/histoire.php

http://www.universalis.fr/encyclopedie/bataille-d-hastings/

http://www.normandie-tourisme.fr/fetes-et-manifestations/~950eme-anniversaire-de-la-bataille-d-Hastings~~~~~~/offres-11-1.html


http://caen.fr/culture/temps-forts-vie-culturelle/2016-annee-guillaume-conquerant

vendredi, janvier 06, 2017

Un bien inaliénable

Le Havre
 Rénovation de la fontaine Niemeyer 

Sur une  des parois du Volcan, oeuvre du brésilien Oscar Niemeyer, longtemps affublée de sobriquets tels que le "pot à yaourt " ou "le bunker", une fontaine ornée d'une main symboliquement tendue, présentait, à la réflexion de tout un chacun cette pensée :

"Un jour comme cette eau, la terre, les plages et les montagnes à tous appartiendront".


http://www.lehavre.fr/node/41643



Hélas!
Utopique ou prémonitoire dans les années 70, le concept de bien commun  par conséquent  gratuit ne sous-tend plus, de nos jours, les éléments de cette comparaison.

































Un espoir  avec cette  décision du parlement slovène:

"Le parlement slovène a inscrit le 17 novembre 2016 le droit à l'eau potable dans sa Constitution, insistant sur le fait que cette ressource ne peut être privatisée. L'amendement constitutionnel stipule que «chacun a le droit à l'eau potable» et que celle-ci n'est «pas une marchandise».

http://geopolis.francetvinfo.fr/la-slovenie-fait-de-l-eau-potable-un-bien-qui-ne-peut-etre-privatisable-126031


Tendres mirages (2)

                                                                Jeanne Cardinal :                          interprétation picturale du recue...