dimanche, septembre 23, 2007

Saint-Sauveur-le -Vicomte, le vieux presbytère, le musée, le petit cimetière

Un des lieux du roman L'ensorcelée , situé à saint-Sauveur -Le- Vicomte, mais transplanté à Blanchelande, dans une optique romanesque,
Le vieux presbytère
"ou , pour parler comme on parlait dans le patois de la contrée, le vieux probytèreétait aussi redouté que la lande de Lessay elle-même. C'était la ruine abandonnée de l'ancienne maison du curé, située dans un carrefour solitaire où six chemins aboutissaient et se coupaient à angle aigu. (...) on disait que c'était un lieu hanté par les mauvais esprits et qu'on y rencontrait parfois de gros chats, qui marchaient obstinément à côté de vous , dans la route , et qui tout à coup se mettaient à vous dire bonsoir avec des airs fort singuliers "( P.607, la Pléiade )Voilà une description proche de l'univers du roman gothique! Dans cet endroit marqué par les superstitions et légendes locales , Jeanne le Hardouey- née Feuardent, la fille de Louisine à la Hache- rencontre "un de ces bergers rôdeurs, la terreur du pays , occupé à faire brouter à quelques maigres chèvres l'herbe rare qui poussait dans les cours vides de cette espèce de manoir "Personnage représentatif du conflit qui oppose les possédants sédentaires et les nomades, ce berger , évincé par le puissant maître le Hardouey se montre insolent envers la fière Jeanne et profère, "d'une voix sinistre :'Vous vous souviendrez longtemps de vêpres d'où vous sortez, maîtresse le Hardouey!"
Or, au sortir de ces vêpres, Jeanne est déjà troublée par la personnalité de l'abbé de la Croix Jugan,( l'ancien chouan , l'abbé de la goule fracassée ) pour qui elle éprouvera une passion aussi vaine que folle, qui la mènera au suicide ...
L'écrivain se plaît à entretenir l'ambiguÏté: hasard ?prédestination ou déterminisme ? Malédiction? le titre,quant à lui, privilégie le fantastique .

Musée Barbeyd' Aurevilly -Caricature
Costumes de Barbey d'Aurevilly dans les vitrines du musée (photos J.P.L)
Le nom de Barbey d'Aurevilly est étroitement lié au dandysme, par ses écrits ( collaboration au Moniteur de la Mode, à la Sylphide, étude Du dandysme et de George Brummel d'abord parue fragmentairement dans ce journal de modes ) mais surtout par son attitude provocante, tant sur le plan moral que vestimentaire .

Sont exposés au musée (selon la plaquette éditée par le comité aurevillien de la Manche , 30 mai 1980)
- de nombreux vêtements: redingote, "limousine"ou cape de "roulier normand" , pantalons, cravates à dentelles, gilets, etc.
- Plusieurs "sticks", dont un à pommeau en lapis lazuli seti d'or, et un autre entièement en ivoire . Un peigne à moustaches en écaille blonde , dont le manche est incrusté d'armoiries en or."



Le petit cimetière
l'abbé Léon Barbey y fut inhumé en 1876.
Les restes de Barbey d'Aurevilly furent transférés le 23 avril 1926 à saint-Sauveur- Le -Vicomte

"C'est le cimetière de l'hospice des pauvres entre les pauvres , de ceux qui n'ont même plus les parents pour réclamer leurs corps . Une dizaine de croix blanches , toutes du même modèle, un if, un bel aucuba plein de graines rouges , sur la tombe de l'abbé; puis une forte dalle avec les armoiries si chères. Un calvaire de granit verdissant s'élève au centre de cet espace qui a peut-être trente pas de côté .(...) Ainsi repose le poète auprès des fidélités les plus pures, les plus dépouillées, les fidélités paysannes ."
Jean de la Varende, cité par Herman Queru , in le Dernier Grand Seigneur




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